Une vie

Gilbert Gadoffre : 1911-1995

L’image que Gilbert Gadoffre a souhaité laisser à la postérité était celle de « l’homme de qualité allant incognito par la ville » : il a souvent confié à ses proches qu’il se reconnaissait dans cette gravure coloriée de Jean Dieu de Saint-Jean (1689) bien en évidence sur une étagère de sa bibliothèque. Aussi, a-t-il toujours été fort discret sur sa vie privée, ses opinions religieuses ou politiques. Seul comptait son engagement total au service d’un « humanisme d’avant-garde », à la tête - toujours - d’une entreprise collective. Dès lors, comment évoquer la trame personnelle ? En commençant certainement par la figure d’un père légendaire, François Gadoffre, qui lui donna le sens du devoir et le goût de la Chine. Ses études à l’EPEHE, lui ouvrirent un autre horizon : celui de l’histoire culturelle et d’une passion pour Descartes. Vint ensuite le temps de l’action contre l’occupant nazi, à partir de la Thébaïde du Murinais, du maquis du Vercors puis de celui du Sidobre. Les exploits du « Capitaine G » ont ici leur place avant l’évocation du maître des lieux à l’Abbaye de Royaumont (1947-1954) puis à Loches (1964-1992). A cela, il convient d’adjoindre des témoignages sur sa vie professionnelle, comme professeur à Manchester, puis à Berkeley (1964-1969). Enfin, une image vive entre toutes : celle du Logis des Montains où il essaya de trouver sa paix.